Au coeur du débat sur la valorisation touristique des sites urbains de Cayenne, la fi gure emblématique linéaire du Canal Leblond/Eau Lisette occupe une place d’excellence en ce qu’il touche à la fois au centre – ville et à la périphérie, à la mer comme aux monts. Ni radial, ni concentrique, il tient de la spirale et se déploie du sud est de la ville au nord ouest et traverse d’importants «vides urbains». Il constitue le seul repère urbain dans un tissu sans ordonnance formelle forte, le seul support d’une maîtrise des pressions urbaines imminentes qu’il est urgent d’anticiper au risque d’un accroissement de confi gurations spatiales de plus en plus déconnectées des principes d’urbanité nécessaires à la cohésion sociale. La diversité des éléments programmatiques, l’identité de la «mégastructure» plaident pour que son homogénéïté, son unité, soit traduite par un système formel de traitement urbain architectural et paysager et qu’elle conserve sa qualité de structure cohérente du paysage urbain. L’aménagement du Canal Leblond / Eau Lisette fera partie, à terme, d’un réseau de chemins pédestres qui couvrirait toute l’île de Cayenne. Ce système de para circulation sera non seulement un réseau protégé exempt de circulation motorisée, mais également un révélateur de la géographie de l’île de Cayenne. Il reliera la chaîne des monts côtiers (Cépérou, Montabo, Bourda, Rorota), ainsi que les plages, aux Monts internes (St. Martin, Lucas, Baduel), à travers un système pédéstre qui s’appuiera pour des raisons pratiques (espaces vacants) et des raisons idéologiques (possibilité de parcours pédagogique) sur le système d’évacuation de l’eau historique. La proposition d’aménagement du Canal Le blond s’inscrit donc dans une réfl exion sur un territoire continu des berges. Il s’appuie sur les caractéristiques des quartiers traversés établissant ainsi des séquences homogènes le long du canal, au travers d’une réfl exion sur les deux rives et sur le rapport qu’elles peuvent entretenir.
